Huile sur toile – 24 x 30 cm – Original

L’idée m’est venue un beau matin de printemps.

Alors que je regardais mon bouquet de pivoines fraîchement cueillies dans un magnifique jardin d’une petite maison à Conches-sur-Gondoire, une lumière s’est allumée dans mon esprit … Vous vous souvenez ? C’était dans Pivoines 1 !

Où en étions-nous ? Ah oui : me voilà bercée par le chant des poils de martre sur la toile. Un peu de pigments par ici, du medium par là. Le tout par petites touches à la fois précises et imprécises. Et surtout, obtenir le flou de certains pétales pour accentuer la perspective. Pas mal pour une première. C’est ça ! Sauf que là aujourd’hui, j’attaque le deuxième !

Alors celui-ci ce serait comme un nénuphar blanc sur un lit duveteux de pivoines roses. Bien sûr ce n’est pas un nénuphar, on est bien d’accord, c’est une pivoine mais ce serait comme si. Enfin on dirait presque qu’elle flotte sur de la soie. On y plongerait presque le nez. Elle est là toute seule, toute blanche immaculée, triomphante, pâle. Elle serait presque cadavérique si je voulais être un tantinet macabre. Heureusement, ce n’est pas le cas. Je la souhaite superbe, digne, insolente s’il le faut. Et aussi marquant fièrement sa différence par rapport aux autres toutes pimpantes, rosissantes à souhait, gênées vraisemblablement par tant de splendeur.

C’est une dure journée pour moi. L’enjeu est présent et pesant aussi. J’aimerais tellement donner l’illusion du vivant, du bouillonnant avec ce fond identique au premier, enfin dans l’ensemble. Chaque jour étant un nouveau jour, la couleur sera toujours nuancée … un tout petit peu. Je me raconte l’histoire, celle de cette pivoine-nénuphar qui fait son entrée dans le grand monde. Ailleurs, on dirait le bal des débutantes. Ici, en botanique … Ce serait peut-être une première saison, un premier printemps, un ultime fleurissement. Que sais-je ?

Je m’applique, pour ce deuxième opus d’une toute première expérience. Les heures défilent plus rapides que jamais. Je dois absolument terminer ce premier jet aujourd’hui, enfin le jour où je l’ai peint. Impossible de déroger à la règle. Encore un petit effort. Encore un peu de concentration également. Et aussi de la présence ! Il ne manque plus que le fond cerise, framboise écrasée. Tiens j’ai encore changé le nom, je vous avais prévenu dans Pivoines 1 !

Quelques touches par ici et par là, un pinceau pour sfumater et hop.