Huile sur toile – 61 x 46 cm – Original

« Il était une fois, dans un pays fort, fort lointain, un château aux hautes tours entouré d’une forêt si dense que nul jamais ne s’y aventurait. Vivait dans ces lieux mystérieux un très vieux Monsieur et sa fille à la peau si blanche et aux cheveux si noirs … ».

– Est-ce que ces quelques lignes interpellent quelqu’un dans l’assemblée, ici présente ? Oui ? Non ?C’est alors qu’un homme pousse sa chaise bruyamment et lève un bras en hurlant : « au plagia ! ».

– Et votre nom s’il vous plaît ?

– Charmant, James Charmant, ne vous en déplaise.

– Charmant, charmant, … comme le prince ?

– Et alors, vous ignoriez que son petit nom c’était James ?

– Absolument. c’est tellement ridicule.

– Vous vous attendiez à quoi ?

– Je ne sais pas, un prénom plus exotique, plus … charmant !

– Soit. Revenons plutôt à votre début d’histoire, enfin je devrais dire conte. Parce qu’il s’agit bien d’un conte, n’est-ce pas ?

– Absolument. Néanmoins, pas n’importe quel conte. Celui de Blanche Neige … revisité !

– Revisité ! Revisité ? Mais revisité de quoi ? Le conte actuel ne vous suffit-il donc pas ?

– Si, si, mais je souhaitais le dépoussiérer un tantinet. Pourquoi pas aborder des thèmes plus contemporains, en adéquation avec la vie des jeunes gens d’aujourd’hui. Quelque chose qui leur parle vraiment, en regard avec leur vie quotidienne. Prenez par exemple, les modes de séduction du 21ème siècle. Qui de nos jours offre encore un bouquet de fleurs après le premier rendez-vous ?

– Qui ?

– Oui, je vous le demande précisément.

– Eh bien, moi !

– Racontez-moi. J’adore les histoires !

– Je m’en souviens comme si c’était hier. Et pourtant, cela me paraît une éternité. Ce jour-là, j’avais entrepris de traverser la forêt décrite comme impossible à franchir depuis mon enfance. Armée de mon épée et de mon fidèle destrier, animé par un coeur pur, j’avançais petit à petit. Tout à coup, une clairière avec une étendue d’une eau si pure que les reflets de sa beauté m’ont traversé tout entier. J’en étouffais. Alors que la fièvre envahissait progressivement tous mes sens, je ramassais à la hâte les fleurs à ma portée : muscaris, sourire d’orchidée, tulipe, narcisse, iris, rosa cooperi, pervenche, caltha palustris, mutabilis ! Blanche.