Huile sur toile – 24 x 19 cm – Original

Il était une fois une étoile brillante, beaucoup, tellement plus brillante que toutes les autres de sa famille. Ses parents, surpris, ont interrogé leurs parents, qui à leur tour ont interrogé les leurs et ainsi de suite jusqu’à plusieurs générations en arrière. Finalement ? Aucune réponse satisfaisante. Aucune raison apparente. Ils ont dû se contenter de cette particularité.

Quand il a fallu lui donner un nom, là encore, ils étaient bien ennuyés. Ses parents ont donc de nouveau interrogé leurs parents, qui à leur tour ont interrogé les leurs et ainsi de suite jusqu’à plusieurs générations en arrière. Finalement ? Aucune réponse satisfaisante. Aucun nom qui sorte du lot. Ils ont dû se débrouiller par eux-mêmes. Compte tenu de sa forme, ils ont opté pour Tulix.

L’enfance de Tulix a été compliquée. Tulix, excellente élève à l’école d’astronomie, était pour autant si différente des autres qu’elle n’avait aucune amie, encore moins d’ami. Elle errait sur la base toute seule, déjeunait seule, révisait seule. Mais elle rayonnait tellement que ça lui suffisait pour trouver son équilibre. Ses parents, inquiets sur son comportement si solitaire et particulier, ont interrogé leurs parents, qui à leur tour ont interrogé les leurs et ainsi de suite jusqu’à plusieurs générations en arrière. Finalement ? Aucune réponse satisfaisante. Aucune similitude . Ils ont dû accepter cette différence et envisager un recours thérapeutique.

Tulix consulte donc un médecin aux méthodes peu orthodoxes qui lui correspondent à merveille. Durant son adolescence, Tulix s’épanouit de plus en plus. Elle brille de plus en plus également, si cela était possible. Elle éblouissait quiconque la croisait. A un tel point que ses parents ont commencé à recevoir des plaintes, tout d’abord anonymes, puis au fil du temps elles sont devenus officielles. Désappointés et désireux de bien faire, ses parents ont donc de nouveau interrogé leurs parents, qui à leur tour ont interrogé les leurs et ainsi de suite jusqu’à plusieurs générations en arrière. Finalement ? Aucune réponse satisfaisante. Aucun conseil fiable. Ils ont dû se résigner à enfermer Tulix dans un hôpital psychiatrique.

Attachée jour et nuit aux barreaux de son lit, abrutie par une tonne de médicaments, Tulix a perdu de son éclat, de sa vitalité, de son énergie. Ses parents, d’une tristesse infinie, ont décidé par eux-mêmes de la détacher un soir, d’ouvrir la fenêtre de sa chambre, de la serrer une dernière fois dans leurs bras et …