Aquarelle / Pierre noire – 15,5 x 22 cm – Original
Je me suis levée ce matin et tu étais là, dans un petit coin de ma tête, mélancolie. Mon enfance a défilé devant mes yeux. Enfin, une partie de mon enfance, une infime partie d’ailleurs. J’ai préféré oublié tout le restant. C’était en été, je m’en souviens. En Écosse, ce pays si rude, si chaleureux aussi. Les soirées tapie dans un coin dans un pub cosy. Les immenses verres de bière, les ambiances chaudes et alcoolisées des autochtones. J’étais impressionnée par ces accents rauques et roulants. Je ne comprenais pas un mot mais j’aimais écouter. J’étais comme bercée par cette langue inconnue.
Et puis plus tard, j’avais un peu grandi, je me retrouvais encore dans les highlands. Ces paysages spécifiques tristes, moroses par temps de pluie (la plupart du temps) mais lumineux et féeriques par grand soleil. La mer du nord est glaciale mais royale. Ces vieilles montagnes de plusieurs siècles sont autant de vestiges authentiques encore existants sur notre planète dévastée. J’aimais m’aventurer parmi les tourbières, la bruyère et les moutons en totale liberté. Dans une petite ville du bout du monde, j’adorais écouter les cornemuses diffuser ces sons à moitié violon, à moitié hurlements de chats la nuit. Une émotion encore intacte s’empare de moi encore aujourd’hui chaque fois que j’entends les premières notes d’Amazing Grace et autres classiques écossais.
Et puis encore un peu plus tard, j’avais atteint l’âge de boire de l’alcool dans les pubs. Je pouvais passer commande au comptoir comme une grande et déguster un sweet sherry, mon apéritif préféré. Pas facile d’en trouver en France mais j’ai mes sources ! Chaque fois que j’y retourne c’est comme un pèlerinage, comme un retour aux sources, comme si … Après tout, pourquoi pas, que savons-nous vraiment sur la génétique ? Tant de points obscurs et inexpliqués, tant de secrets sur nos origines, en tout cas sur les miennes, c’est certain.
Quand je regarde cette vue … Je me souviens et je pense, en anglais, à tous ces instants en tête à tête vécus entre ce doux pays et moi-même, entre ces grands costauds au coeur tendre et leurs femmes à danser le Slosh ensemble. Et même en sirotant mon sherry seule dans mon salon dans des verres Gleneagles Crystal avec un chardon gravé, offerts « a long time ago » par des amis écossais pour mon mariage. Mélancolie, mélancolie, quand tu me tiens …
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