Huile sur toile – 30 x 30 cm – Original

L’idée m’est venue un beau matin de printemps.

Alors que je regardais mon bouquet de pivoines fraîchement cueillies dans un magnifique jardin d’une petite maison à Conches-sur-Gondoire, une lumière s’est allumée dans mon esprit … Vous vous souvenez ? C’était dans Pivoines 1 !

Et puis il y a eu Pivoines 2 avec : alors celui-ci ce serait comme un nénuphar blanc sur un lit duveteux de pivoines roses. Bien sûr ce n’est pas un nénuphar, on est bien d’accord, c’est une pivoine mais ce serait comme si. Enfin on dirait presque qu’elle flotte sur de la soie. On y plongerait presque le nez. Elle est là toute seule, toute blanche immaculée, triomphante, pâle. Elle serait presque cadavérique si je voulais être un tantinet macabre. Heureusement, ce n’est pas le cas. Je la souhaite superbe, digne, insolente s’il le faut. Et aussi marquant fièrement sa différence par rapport aux autres toutes pimpantes, rosissantes à souhait, gênées vraisemblablement par tant de splendeur.

Dans Pivoines 3, j’entame le papier peint ! Non, ce n’est pas une plaisanterie. Je ne suis pas d’humeur ! Je voulais pour ce troisième tableau faire comme si c’était une partie d’un papier peint des années … on s’en fout ! C’est comme si je prenais une photo du tableau achevé et que je reproduise le même cliché sur des mètres et des mètres de longueur et de largeur. Le principe du papier peint en fait. Avec cette même notion de vouloir plonger son nez et son visage et ses épaules et tout son corps comme dans une piscine olympique. L’idée serait de se sentir submergée par l’afflux de senteurs fraîches et douces d’un matin de printemps et si caractéristiques des pivoines. Pour moi ce serait comme un retour à l’enfance.

Un jour, contre le mur de notre maison de campagne familiale près d’Auxerre, un oiseau a joué les semeurs. Un matin de printemps, un pied de pivoines a poussé plein sud entre deux fissures entre le mur et le trottoir côté jardin. Quelle belle idée. Et depuis cette période d’enfance où je me délectais de cette odeur puissante, enivrante sans être toutefois entêtante, je garde en moi des traces de pivoines dans le corps. Et lorsque j’en ai revu à Conches … Tout m’est revenu en mémoire et l’idée d’un tableau est devenue comme une évidence.

Voici que s’achève cet épisode poétique et mural !