Huile sur toile – 30 x 40 cm – Original

Alors qu’il fait un temps magnifique sur le plateau du Semnoz, à quelques kilomètres au-dessus d’Annecy, en Haute-Savoie, Rosalie décide de s’allonger de tout son long pour profiter pleinement du panorama sublime qui s’offre devant elle.

Oh, elle le connaît par cœur, depuis le temps qu’elle traîne dans les parages. Mais c’est toujours un plaisir quand elle profite de ses longs après-midis du mois d’août. La chaleur du soleil au zénith réchauffe ses articulations devenues douloureuses au fil des années. C’est qu’elle n’est plus toute jeune Rosalie. Elle fait genre mais … les années sont bien présentes !

D’ici, sur ce vaste promontoire calcaire, elle peut contempler les massifs des Alpes, du Jura et des Bauges. Elle a la chance d’évoluer dans cet alpage au décor de rêve. Et, il faut savoir une chose, Rosalie n’est pas du genre prêteuse. Alors, quand une famille au grand complet débarque au loin, elle n’est pas ravie, ravie. Peut-être qu’avec un peu de chance ils vont l’éviter, ou mieux, faire demi-tour ? Elle guette du coin de l’œil, croise ses sabots pour conjurer le sort. Si elle pouvait, elle irait même brûler un cierge.

Oh non, ce n’est pas possible. Mais qu’est-ce qu’elle a bien pu faire pour mériter ça ? Non contents de faire un détour dans sa direction, voilà que deux des quatre humains s’approchent d’elle. Bon, ils n’ont pas l’air méchant, pas du tout même. Ils marchent tout doucement, chuchotent même entre eux. Incroyable, comme ils ont l’air attentionné. Qu’est-ce qu’elle fait ? Si elle avait été un mâle, elle se serait levée d’un bond, aurait soufflé bruyamment des nasaux, aurait même frotté un de ses sabots sur le sol en mode menace et elle aurait même poussé jusqu’à les charger et elle aurait sans aucun doute pris beaucoup de plaisir à les voir détaler en courant !

Mais Rosalie est une femelle d’un âge certain, donc ce type d’excentricité, bien peu pour elle. Du coup, elle se met en mode « je suis invisible, personne ne peut me voir » et attend. Les deux adolescents (oui de plus près elle a pu constater qu’ils étaient jeunes, eux) sont maintenant juste à côté d’elle. Et leur maman en face, à proximité, accroupie, comme eux d’ailleurs, et … ah tout va bien, elle prend juste une photo !

Ravie de prendre la pose, Rosalie fait son plus beau sourire !