Huile sur toile – 41 x 27 cm – Original

Alors que Paul est dans la voiture avec ses parents pour aller rendre visite à ses grands-parents dans un tout petit village dans l’est de la France, il penche légèrement la tête vers la fenêtre arrière droite et se met à rêvasser.

Quelque chose retient son attention. Mais quoi ? Il ne saurait le dire. Au fil des kilomètres, bercé par la radio, cette chose se précise. C’est tout d’abord une couleur. C’est une couleur vive, à éblouir, à émerveiller. Il s’en approche progressivement, au gré des tournants de la route. Ses parents ont quitté l’autoroute depuis un bon moment maintenant et le paysage devient plus clair, plus net, plus précis. Cette couleur s’invite désormais dans son champ de vision. Il peut lui donner un nom : le rouge.

Paul est médusé, attiré. S’il avait le volant entre les mains, il dirigerait la voiture vers ces points lumineux parmi les champs immenses jaunes. Il est comme hypnotisé. Une voix le tire de sa torpeur. C’est sa maman qui l’appelle. La voiture ne roule plus. Il lui faut quelques minutes avant de réaliser qu’ils sont sur un parking, qu’il est l’heure de déjeuner et qu’il fait un temps radieux. Pas de rouge …

Alors que la petite famille reprend la route, Paul, le regard fixé derrière la même fenêtre, guette. Juste quelques kilomètres et la magie opère de nouveau. c’est à ce moment qu’il demande à ses parents ce que sont exactement ces boules rouges au beau milieu des champs jaunes. Sa maman éclate de rire et lui explique toute l’histoire. En fait, il s’agit de fleurs, de coquelicots, qui envahissent les champs de blé. Et pourquoi ? Pour les aider à repousser. Paul est médusé. Ce qui amuse beaucoup ses parents. Ils ont une idée …

Tout à coup, la voiture s’immobilise … juste en face d’un champ de blé … et des centaines de … coquelicots. Si le paradis existe … il est ici et maintenant. Paul se précipite dehors, et sur le bord du champ, juste là, à portée de main, un coquelicot qui s’agite au gré du vent. Il tend la main et effleure la fleur. Elle est tellement douce mais semble si fragile … Il sait aussi maintenant qu’elle ne vit que quelques jours. Inutile de la cueillir, elle ne survivrai pas. Elle est fabuleuse. Paul est sous son charme. Quel merveilleux nom aussi coquelicot.