Huile sur carton entoilé – 20 x 20 cm – Original

Ils s’étaient donné rendez-vous ce matin-là.

Stéphanie se réveille difficilement. Elle n’a pas très bien dormi. Cela fait plusieurs jours maintenant que ses insomnies prennent le dessus. Quand, finalement, elle sort de son lit, et qu’elle regarde à la fenêtre de sa cuisine, tout en sirotant son café noir bien serré, la nature lui offre un spectacle sensationnel.

Le ciel est certes voilé mais l’air est doux, les oiseaux dégoisent avec une joie intense. Tout incite à vivre pleinement cette belle journée prometteuse. Stéphanie prend une douche rapide et sort de chez elle, le sourire aux lèvres, la démarche légère. Tout est là, elle le sent, elle le sait, elle le désire aussi.

Jean-Luc est debout de bonne heure et de bonne humeur. Comme chaque matin. Il dort peu, récupère très vite. Par-dessus tout, il affectionne l’activité permanente. Il se lance alors dans des projets parfois simples, parfois insensés mais toujours réalisables. Il en est à son troisième café quand sur un coup de tête il décide de sortir de chez lui.

Le ciel au-dessus de sa tête le laisse quelque peu perplexe. Il n’est pas bleu, il n’est pas franchement gris non plus. Finalement il se persuade que la pluie passera son chemin. De fil en aiguille, de rues en ruelles, Jean-Luc se retrouve à errer le long des quais de la Seine.

Stéphanie s’arrête devant une épicerie qui l’attire tout particulièrement avec ses rangées de fruits et légumes aux multiples couleurs et si bien agencés. Elle se fait plaisir avec des bananes, carottes, mangues, indispensables pour ses smoothies quotidiens avec du lait de coco non sucré et un soupçon de cannelle.

Jean-Luc s’adonne à son activité favorite : prendre des clichés sur le vif avec son téléphone portable. Certes la qualité n’est pas aussi exceptionnelle qu’avec un leica mais cela lui suffit amplement pour remplir sa boite à souvenirs.

Stéphanie longe les quais nonchalamment et s’arrête devant ce bouquiniste à la boite verte qui attire

comme un aimant. Elle se penche et plonge dans ces dizaines de livres de tous horizons. Jean-Luc se penche pour photographier un pigeon et recule un peu brusquement. Il bouscule la jeune femme et renverse son sac à provision, les mangues roulent sur le trottoir. Il se précipite pour l’aider, lui tend la main. Alors leurs regards se croisent et …

Ils s’étaient donné rendez-vous ce matin-là.