d’après Johan Barthold Jongkind (1819-1891) – Moulin à Rotterdam – Pierre noire / Aquarelle – 12,5 x 17,5 cm

Marion est enfermée dans sa chambre. Elle est punie.

Ses années lycée sont loin d’être agréables. Elle n’arrive pas à se concentrer, elle déteste les gens de sa classe. Du coup, ses notes sont en chute libre. Et ses parents n’ont rien trouvé de mieux que de la priver de jeux vidéos jusqu’à nouvel ordre. Alors sans téléphone, sans internet … Marion s’ennuie à mourir. Il est hors de question qu’elle révise quoi que ce soit. Non, non et non, certainement pas.

Alors qu’elle fouille dans le tiroir du bureau de sa mère à la recherche d’un stylo quatre couleurs elle tombe par hasard sur un vieux bout de papier un peu épais. Intriguée, elle le sort, le retourne et …. Ohhh, mais c’est une aquarelle. Elle déchiffre tant bien que mal la signature, elle lit « Sidranne ». Tiens, c’est bizarre, elle ne connaît pas.

C’est alors que sa mère rentre du bureau. Marion en profite pour lui poser la question. En fait, il s’agit de la grand-mère de sa mère qui était peintre et qui le lui avait donné parce qu’elle était chez elle et qu’elle avait adoré ce dessin. Elle l’a toujours gardé près d’elle. Cela faisait longtemps qu’elle ne l’avait pas pris dans ses mains. Elle est toute émue.

Marion aperçoit un moulin à vent et des maisons au premier plan. C’est d’après un peintre hollandais Jongkind, lui précise sa mère. Ton arrière grand-mère aimait beaucoup ce peintre. Pour se détendre elle s’inspirait de lui pour ses aquarelles.

Pour la petite histoire, les moulins à vent sont le symbole des Pays-Bas, construits en majorité au XVIe et XVIIe siècles. Au plus fort de la période, ils sont au nombre de plus de 10 000 en action sur tout le pays.  Ils ont ensuite disparu avec l’arrivée de la vapeur, de l’essence et de l’électricité. Ils étaient principalement utilisés à la prévention des inondations et peu pour moudre du grain. Grâce au vent qui mettait en action un système fonctionnant comme une pompe, les moulins évacuaient l’eau derrière les digues et servaient ainsi à assécher les marais et les terres conquises sur la mer. Une fois ces terres asséchées, les habitants pouvaient les cultiver.

Marion est émue à son tour. Elle décide d’accrocher l’aquarelle sur le mur de sa chambre.

Depuis, Marion est première de sa classe et chaque jour est devenu un réel plaisir d’apprendre …