d’après Johan Barthold Jongkind (1819-1891) – Deux navires de pêche rangés bord à bord – Pierre noire / Aquarelle – 18 x 26,1 cm – VENDU

– S’il te plaît maman, raconte-moi encore l’histoire du Hollandais volant. Juste une fois, la dernière. Promis.
– Mais je te l’ai déjà lu plus d’une vingtaine de fois. Tu la connais par coeur. Non, en plus il est tard, tu as école demain et tu as eu deux histoires ce soir, ça suffit. Fais-moi un câlin et au lit !
– Oh maman nooonnn. Demain c’est Tata nounou, tu sais bien. Je pourrai me reposer chez elle un petit peu si je veux. Allez, dis oui … Maman !
– Bon d’accord, mais c’est la dernière …
– Oh merci maman, je t’aime, je t’aime, je t’aime. Tu es la plus gentille des mamans.– Il était une fois un capitaine de navire aussi riche et puissant que cupide et cruel du nom de Van der Velde. Nous sommes en 1680, en plein hiver. Dans le célèbre port d’Amsterdam, le navire à la coque rutilante est amarré et n’attend plus que son capitaine préféré pour appareiller. Il doit se rendre à Batavia en Indonésie. C’est finalement le jour du vendredi saint que le long voyage de plus de quatre mois débute. Les membres de l’équipage sont inquiets. Après tout, le vendredi saint est une journée comme les autres. Ce ne sont là que des croyances religieuses.

Puis, aux alentours du cap de Bonne-Espérance, une tempête d’une violence inouïe assaille le bateau pourtant aguerri aux pires conditions météorologiques. Le tonnerre et les éclairs se succèdent. Tous les marins sont sur le pont. Les voiles sont descendues et le capitaine ordonne de faire profil bas face à ce terrible fléau. Les vagues de plusieurs mètres de haut submergent le pont dans un fracas assourdissant. Attachés au mât ou à toute autres structure solide du navire, les hommes commencent à prier. Le capitaine, Van der Velde, quant à lui, se réfugie dans sa cabine pour finir sa bouteille de whisky et invoquer les esprits. C’est alors que la foudre s’abat sur le navire et brise le mât principal en deux. Juste avant de glisser dans les eaux sombres et glacées, les hommes encore conscients ont le temps d’apercevoir le diable rieur leur faire un signe de la main.
– Et depuis lors, le Hollandais volant hante les fonds marins tel un fantôme à l’affût de tout nouveau naufrage. Moi, quand je serai grand, je serai capitaine de bateau pirate.