d’après Eugène Delacroix (1798-1863) – Tête de chat (1824-1829) – Huile sur toile – 22 x 27 cm

Bon, il est plus de huit du matin. Qu’est-ce qu’elle fout ? Opération « Réveil matin ».

Je monte sur le lit le plus lourdement possible, ce qui, avec mon gros ventre et mes petites pattes est mon quotidien, et je viens lui renifler le bout du nez de ma truffe humide tout en ronronnant à plein poumon et en patassant sur les draps (traduction : planter mes griffes bien aiguisées dans le tissu 100 % coton). Je m’exécute ainsi pendant de longues minutes. Rien ! Bon, je ne m’avoue pas vaincu pour autant. Deuxième tentative, beaucoup plus bruyante et énervante. En théorie, elle réagit au quart de tour ! Chouette ! Avec ma patte gauche, je frappe sur la porte coulissante de la chambre, celle qui renferme tous ses vêtements. Un raffut du diable. Et … aucune réaction. Que dalle ! Mais c’est quoi son problème ce matin ? Elle s’est couchée tard ou quoi ? Pourtant j’étais sur son lit depuis le début de la soirée et je n’ai rien remarqué de spécial. C’est vrai que je me suis endormi tout de suite. J’étais crevé de chez crevé : entre le voyage dans la caisse trop petite pour mes formes généreuses (bah oui, imaginez-vous dans une chemise taille 36 alors que vous faites du 42. Et bien tout pareil!) et mon observation incessante des perruches vertes dans l’arbre juste à côté de la fenêtre de la cuisine (qui heureusement a un grillage, autrement ouverte, je ferais à coup sûr le saut de l’ange!). Blotti, dans mon coin, parallèle au lit et je n’ai pas intérêt à bouger d’un iota. Dans la pratique, lorsqu’elle a rejoint les bras de Morphée, je me décale perpendiculairement au lit et là je suis bien, très bien. Je ne suis pas à l’abri d’un rappel à l’ordre énergique en pleine nuit si par malheur elle se réveille …

Bref, pour résumer la situation dramatique de ce matin horrible, de ce lundi matin, de surcroît, je meurs de faim, ma gamelle est vide et celle qui me nourrit d’habitude a décidé de jouer à la Belle au Bois dormant. Charmante début de semaine …

Qu’est-ce qu’il me reste comme levier ? Un pipi ? Un caca ?

Oups, elle bouge. Elle allume la lumière. Elle se lève. Elle se dirige vers la cuisine. Et, oh ouiiii, mes croquettes. Victoire !