Huile sur toile – 24 x 30 cm – Original

Geneviève, Thérèse et Marie ont grandi dans le même quartier. On pourrait presque dire qu’elles sont amies d’enfance. Elles ont fréquenté la même école maternelle, le même collège et … chacune a suivi son destin, son chemin, son train train quotidien.

Geneviève a dû quitter le collège prématurément, son père est mort suite à un coup de grisou. Une mort sans appel, aucun survivant. Sa mère, de faible constitution, n’a pas pu assurer une enfance correcte à ses quatre enfants. L’aînée s’est donc sacrifiée pour rejoindre une maison un peu particulière, tenue par une vieille dame stricte, impitoyable et tout un tas d’hommes venus profiter de la vie. Enfin, ça c’est leur point de vue. Geneviève, quant à elle, tente de survivre.

Thérèse, la petite dernière d’une grande famille bourgeoise, n’a pas eu tellement de chance non plus. Alors que ses parents hébergent, pour dépanner, un oncle de lignée lointaine, l’impensable a franchi le seuil de cette demeure. Thérèse a quitté plus tôt le collège ce jour-là, un professeur absent. Lorsqu’elle rentre chez, étonnamment sa mère n’est pas là, ses frères et sœurs non plus. Elle se croit seule, elle s’en réjouit d’avance. Sauf que … d’un coup, dans l’embrasure de la porte de la cuisine, surgit l’oncle. Cet individu sale, répugnant qui n’a pour elle que des regards vicieux. Elle essaie de fuir, de courir vers la porte d’entrée … Trop tard, il lui met le grappin dessus et l’horreur frappe.

Marie, douce Marie, naïve Marie. Mariée à la hâte, à la suite d’une nuit d’amour d’adolescente, elle se consacre à son mari, sa maison, son premier enfant dans un premier temps. Puis d’autres ont vu le jour. Son époux rentre tard, très tard, trop tard. Il se dégage de lui une odeur âcre, une rougeur excessive du visage, des gestes imprécis et brusques à son égard. Il boit. C’est quotidien dorénavant. La violence verbale devient physique. Les coups volent en éclat sur le corps frêle et le visage transparent de Marie.

Un dimanche, alors que la tempête fait rage dans la ville de province, tout à fait par hasard, ou pas, Geneviève, Thérèse et Marie se retrouvent auprès un ange tenant une coupelle d’or fin sur ses genoux. Une lumière venant de nulle part illumine le sujet, le temps a comme suspendu son vol. Oui, c’est certain, elles ont vu les ailes de l’espoir.