Huile sur toile – 24 x 30 cm – Original

Le vent souffle comme un dément. Je me sens toute petite.

En voiture le long de la plage de Berck, j’entends les rafales de vent à travers les vitres. Le sable si fin se projette sur la carrosserie. Il s’incruste partout. Les passants qui passent, enfin qui essaient, luttent contre les bourrasques. Les enfants sont blottis contre leurs parents. Certains refusent d’avancer. C’est tellement incroyable, cette force de la nature.

Le drapeau sur la plage est rouge. Aucun baigneur ne traîne dans la grande bleue. Les vagues sont presque gigantesques. Comme j’aimerais marcher le long de l’écume. Comme j’aimerais me jeter dans cet infini. Et puis disparaître tout à fait. Mais une toute autre idée me traverse l’esprit. Soudain j’ai très très envie d’immortaliser cet instant.

J’ouvre la portière, mon téléphone à la main et me dirige vers la rambarde. Enfin, c’était l’idée. Au lieu de ce scénario, somme toute simplissime, je me retrouve tétanisée au beau milieu du trottoir. J’ai la tête baissée, les yeux fermés et je me tourne dans tous les sens. L’objectif est d’éviter le sable qui s’incruste partout : les yeux, le cou, les mains. Il est cinglant. Je me débats comme je peux. Les secondes semblent des heures. Je tiens fermement mon téléphone dans la main droite. Il ne manquerait plus qu’il tombe par terre, il est neuf !

Je fais une première tentative de me placer face à la mer, comme dans la chanson. Pour le coup, je préférerais être face contre terre ! Je lève le bras droit tout en tenant fermement le téléphone et j’ouvre les yeux … quelques secondes uniquement. Impossible ! Le temps presse, je décide alors d’appuyer au hasard sur l’écran, trois fois pour être précise. Les yeux clos, la bouche à mon grand dam à moitié ouverte, je me rue vers la voiture. Le sable s’engouffre avec moi dans l’habitacle. Je vérifie sur mon téléphone si … Oui, un miracle. Une photo et c’est la bonne.

En voiture le long de la plage de Berck, j’entends les rafales de vent à travers les vitres. Le sable si fin se projette sur la carrosserie. Il s’incruste partout. Les passants qui passent, enfin qui essaient, luttent contre les bourrasques. Les enfants sont blottis contre leurs parents. Certains refusent d’avancer. C’est tellement incroyable, cette force de la nature.

Le vent souffle comme un dément. Je me sens toute petite.