Huile sur carton – 22 x 16 cm – Original

Ellen Ripley a mal dormi. Elle a encore entendu ces petits bruits étranges provenant du grenier. Elle n’a plus le choix maintenant. Cela fait bien un mois que, toutes les nuits, elle perçoit comme un bout de ferraille qu’on trainerait par terre intentionnellement. C’est métallique, elle en mettrait sa main à couper. Probablement des loirs qui auraient récupéré dans son atelier des rebus de sculptures. Elle a déjà évoqué le sujet avec son ami Kane, par téléphone. Ce dernier n’a guère prêté attention à ses propos, plus absorbé par le Super Bowl que par les élucubrations d’une vieille folle exilée dans un coin perdu du centre de la France.C’est décidé, aujourd’hui même, elle va emprunter une grande échelle auprès de son plus proche voisin et ami Patrice et grimper dans ce lieu inconnu et certainement envahi de toiles d’araignées. Un monde hostile ? Pas le moins du monde.

Ripley se retrouve, seule, sur le plus haut des barreaux, une puissante lampe torche dans une de ses poches. Elle tente d’ouvrir la fenêtre qui cède péniblement sous la pression de son épaule droite. Elle se hisse, au péril de sa vie, sur le plancher du grenier et prie pour que ce dernier ne cède pas. La laine de verre jonche le sol. Elle s’enfonce doucement sur le tapis moelleux et désagrégé du revêtement d’isolation. Un bruit fugace sur sa gauche l’attire. Elle éclaire l’endroit d’où, lui semble-t-il, provient ce bruissement imperceptible. Elle se dirige malgré elle vers ce quelque chose qui lui renvoie comme un éclair furtif. Plus elle s’approche plus… Un courant d’air, un frôlement suivi d’une brulure sur son avant-bras gauche, la fenêtre qui claque. Elle se précipite vers l’unique sortie mais bute sur quelque chose sur le sol. Sa lampe lui échappe, elle tombe à plat sur le ventre tout en essayant d’amortir le choc avec la paume de ses mains. Dans sa chute, elle se blesse le crâne sur un objet contendant. L’odeur du sang lui pique les narines et le goût du sang tel l’acier la glace. Elle tente alors de se relever mais impossible, une pression la maintient à terre. Puis un souffle chaud sur sa nuque et du liquide sur son cou. La panique s’empare d’elle. Aucun cri ne sort de sa bouche grande ouverte. Elle suffoque. Ce bruit de ferraille, il revient, il s’approche, il est là. Un cri, puis …

(Librement inspiré du film réalisé par Ridley Scott – Alien)