Fusain / Sanguine / Aquarelle sur papier blanc – 30 x 20 cm – Original
Par un beau matin de printemps, Violette s’est levée. Une journée ordinaire ? Pas tout à fait.
La veille au soir, Violette a ouvert son secrétaire, a sorti son plus beau papier à lettre, son stylo Mont blanc offert pas ses parents pour ses vingt ans. Puis, elle s’est tranquillement installée sur la table de la salle à manger. Il fait étonnamment doux. La fenêtre légèrement ouverte offre des effluves des cerisiers du Japon plantés en rang d’oignon tout au long de la rue. Avant de commencer tout à fait, Violette se rend dans la cuisine et branche la machine à expresso. Rien de tel qu’un petit café bien serré pour dissiper les migraines naissantes, les nuits un peu courtes, les projets avortés. Avant de se coucher, elle a replié son unique feuille en quatre puis glissée dans une enveloppe blanche simple parfumée à la violette, sa signature.
C’est donc aujourd’hui le grand jour. Violette, sans regrets aucun, met sa plus belle robe, sa petite robe noire à pois blancs qui lui tombe juste au-dessus des genoux. Elle hésite pour ses chaussures, puis, finalement, après plusieurs essais, opte pour des escarpins vernis noirs avec un talon aiguille de quelques centimètres.
Dehors, il fait un peu froid, Violette n’a pas pris de gilet et elle frissonne le long des rues de Manhattan. Le chemin vers son rendez-vous est encore relativement long. Soit elle marche plus vite pour se réchauffer, mais avec ses talons ce n’est pas une chose facile, soit elle serre les dents. Elle choisit, par dépit, la deuxième option.
Les rues ne semblent pas avoir de fin. Elle n’a pas anticipé une telle distance. Ses jambes se dérobent petit à petit. Elle a un peu de vertiges. Il faut dire qu’elle n’a rien mangé depuis plusieurs jours. Impossible d’avaler quoi que ce soit. Rien ne passe.
Enfin, elle l’aperçoit qui se dresse haut dans le ciel : l’Empire State Building. Il est majestueux. Arrivée enfin aux guichets elle tend ses billets pour payer son entrée. La vue sur toute la ville et ses buildings est sublime. C’est son spot préféré. Elle monte jusqu’à l’observatoire du 102è étage, c’est plus sûr.
Elle emplit ses yeux de tant de beauté. Puis elle part à la recherche de quelqu’un dans la foule. Une personne digne de confiance pour lui remettre son enveloppe. La voilà.
Un dernier sourire avant de sauter …
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