Aquarelle – 28 x 18,5 cm – Original

Tu vas où cette année en vacances d’été ? Moi ? Je vais dans la maison familiale au Touquet. Ah et c’est où ? Dans le nord ? Mais tu vas geler …

Et non, pire … Yvonne, oui pas de chance, elle a hérité du prénom de sa grand-mère, se croit bien à l’abri dans cette grande maison à colombage aux couleurs vives turquoises et bois sombre. Elle est toute seule, dans le grand salon du bas, elle lit un livre Le bal des folles de Victoria Mas. Elle est tellement concentrée sur les pages de ce roman qui la passionne, vraiment, qu’elle ne prête pas attention au vent dehors qui s’est levé de manière plutôt inquiétante. Elle n’a pas non plus entendu son téléphone portable sonner en boucle parce que laissé sur la table de la cuisine et en mode silencieux. Parce qu’elle ne voulait être dérangée sous aucun prétexte.

Ce n’est qu’en se levant finalement pour se faire un thé qu’Yvonne se doute de quelque chose qui cloche, mais vraiment. Elle met de l’eau dans la bouilloire et la dépose sur la plaque électrique. Elle jette un œil distrait dehors par la fenêtre qui donne sur la rue et … les arbres et arbustes bougent dans tous les sens. La pluie a pris le relai quelques secondes plus tard. Elle se fracasse en grosses gouttes sur la vitre. Le vent fait un bruit sourd et inquiétant. Il étouffe le sifflement de la bouilloire qui n’en peut plus d’alerter en vain que l’eau est chaude, très chaude même maintenant. La jeune fille consulte alors son téléphone et pousse un cri d’effroi. Une cinquantaine d’appels en absence pour autant de textos et de messages vocaux. Sa maman, visiblement morte d’inquiétude.

Elle la rappelle dans la foulée pour la rassurer tout d’abord et ensuite pour … Plus aucun doute, ce n’est plus juste un peu de pluie de vent et de pluie, c’est carrément une tempête. Que faire ? Où aller ? Yvonne est prise de panique. Elle raccroche et appelle les pompiers. Forcément, ça n’aboutit nulle part. Tout le monde a eu la même idée. Elle tente d’ouvrir la porte d’entrée mais un appel d’air d’une violence inouïe lui fait changer d’avis instantanément. Elle décide alors de demeurer dans le salon et d’attendre que ça passe. La maison la protégera, forcément !

Comme un ouragan …