d’après Eugène Boudin (1824-1898) – Scène de plage (1866) – Mine de plomb / Aquarelle – 16,5 x 24,5 cm – VENDU

– Vous avez lu Le Havre Presse paru ce matin ?
– Non, je ne lis jamais les journaux, cela me donne la migraine. D’ailleurs …
– Oui, à l’hôtel ce matin, j’y ai jeté un œil pendant mon petit déjeuner. Je me suis brûlé la langue avec leur café beaucoup trop fort à mon goût.– Impossible d’y échapper, ça fait la une. Le gros titre est plus qu’évocateur Braquage d’une bijouterie en plein centre ville, avec des lettres immenses et une photo plutôt floue du magasin en question.
– Et que dit le journaliste ?
– Je croyais que cela ne t’intéressait pas ? Tu n’as plus la migraine ?
– Je ne sais pas. Je n’ai pas pris le temps de lire l’article, mon chien Heliot avait vraiment besoin de sortir.
– D’après le journal, l’événement s’est produit hier en fin d’après-midi. La boutique était vide. Puis trois hommes masqués et armés sont entrés en menaçant l’employée et son patron. Ah, et le comptable était également présent. Et puis, cela s’est fait très vite. Ils ont ouvert leurs sacs, ramassé le plus de marchandise possible, vidé la caisse qui ne contenait pas grand-chose, a priori, et …
– Ils sont incroyables ces journalistes. Quelques heures plus tard, et hop, ils sortent une histoire, bien alléchante, avec moult détails comme s’ils avaient été là. Les coupables courent toujours, dans l’absolu, est-ce vraiment des hommes ? Et pourquoi des femmes ?! Des victimes ? Est-ce que seulement …
– Dis donc, pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas à ce qu’il se passe autour d’elle, je te trouve à la fois bien sceptique et bien perspicace.
– En fait, si tu m’avais laissé terminer ma phrase, tu saurais. Bref, donc, je reviens sur ce que je disais. Ils ont ouvert leurs sacs, ramassé le plus de …
– Oui, sauf que là, tu te répètes un petit peu. Je ne voudrais pas sembler impertinente, après mon scepticisme et ma perspicacité, mais si tu ne viens pas au fait, le soleil sera couché qu’on n’aura toujours l’information. Alors ?
– Et dire que tu es ma petite sœur préférée …
– Bon, quand vous aurez terminé avec vos querelles familiales, peut-être que …
– Ouh lala, mais c’est qu’on devient nerveux. On mordrait presque. En tout cas on aboie.
– Mais je vais te casser la g…..