Huile sur bois – 21,7 x 43,4 cm – Original

Une bien triste nouvelle attend Sainte Cécile en ce samedi matin du mois de février. Le renard est passé. Il a suffi d’un seul oubli. La trappe est demeurée ouverte juste une nuit et hop ! Elles sont toutes décédées. Quel animal redoutable mais affamé. La ferme s’organise. Un piège est posé avec un appât, la dépouille à moitié déchiquetée d’une victime à plumes. Un jour, puis deux, puis trois, puis une semaine, puis deux. La magnifique fourrure rousse est rusée. Elle n’est jamais revenue sur les lieux de son crime.Le poulailler est désespérément vide, le piège démonté. Les habitants en deuil prennent une décision. Le lendemain, deux noires et une blanche « cou nue » font leur entrée dans la cour pavée. Elles sont toutes excitées, apeurées aussi certainement. Elles tentent de prendre leurs marques. Pas facile de s’habituer à un nouvel environnement. Leur terrain de jeu est rapetissé et sécurisé. Pas question de les donner en pâture. Cela n’est aucunement envisageable. Heureusement elles sont dociles et à la tombée de la nuit, elles se dirigent de leur propre gré dans le bâtiment et la trappe est consciencieusement fermée chaque soir. Tout est au mieux dans le meilleur des mondes

Un midi, une petite rouge et une Aquitaine voluptueuse rejoignent le trio. Les présentations ne sont pas nécessaires. Pas d’hostilité immédiate mais pas de grand amour non plus. Les anciennes campent sur leur territoire. Les nouvelles n’ont qu’à bien se tenir … et à l’écart, si possible ! Pour leur propre intérêt en tout cas. La première journée s’achève ainsi : deux groupes distincts sans animosité apparente. Le moment de la fermeture de la trappe est arrivé. Les deux noires et la blanche ne posent pas de souci et rentrent au bercail tout en se dandinant et en jaquetant bruyamment. La belle grise dodue est prostrée dans un coin. Quant à la petite rouge, elle a réussi à s’échapper et a fui entre les jambes à vive allure dans le jardin, bien décidée à conserver sa liberté. Deux humains lui courent après ? Et alors, elle bien plus agile et rapide qu’eux. Ce petit jeu commence à l’amuser pleinement. Mais c’est sans compter la pugnacité de ses nouveaux propriétaires. Qui a le fin mot de l’histoire ? À en juger par l’air renfrogné de la dévergondée le lendemain matin à l’ouverture de la trappe …