Huile sur bois – 30 x 40 cm – Original

Arabelle est ravie. Elle a réussi tous ses examens de fin d’étude. Elle va enfin pouvoir entrer dans l’armée de l’air en tant que pilote et explorer de nouvelles contrées. Son rêve d’enfant sage est enfin devenu réalité.

En quelques années seulement, la frêle petite bête, insecte fou, tricotant dans les pattes de sa mère, a su tirer son épingle du jeu et batailler jusqu’au bout pour obtenir une place au soleil. Une carrière bien convoitée et si peu accessible aux filles. Mais elle s’est donnée corps et armes et voilà, ce jour béni est arrivé.

Demain matin, à l’aube, Arabelle va décoller pour la toute première fois pour une mission de reconnaissance bien réelle et non une simulation de laboratoire ! Elle n’a pas beaucoup dormi, elle chancelle un tout petit peu. L’air frais de l’aube et de la saison hivernale la ressaisit dans l’instant. Elle est prête. Elle attend le signal donné par le capitaine en chef de la brigade des novices avant de déployer ses ailes fébriles.

En quelques minutes à peine, elle a atteint le ciel, dépassé l’atmosphère et se déplace dans l’au-delà. Elle jette un œil à droite, à gauche, devant, derrière. Elle est à al recherche de quelque chose. De quoi ? Elle ne sait pas trop au juste. Mais elle a cette certitude qu’elle le saura le moment venu. Ce moment tant attendu de la découverte ultime. Elle s’active. Elle sait pertinemment que ses réserves d’oxygène ne sont pas éternelles.

Soudain, au détour d’une énième ronde, elle l’aperçoit. Elle est là, rayonnante, vivante. Tout autour, l’univers est d’un bleu vert étincelant, presque magique. Arabelle s’approche tout doucement pour ne pas l’effrayer. Elle se pose avec autant de minutie et de délicatesse. Ses six pattes effleurent à peine le cœur tout jaune et flamboyant des entrailles de la nouvelle planète. Les rebords blancs immaculés ploient sous son poids. Arabelle explore les lieux, enregistre le moindre détail grâce à ses antennes entraînées et expertes. Encore quelques secondes avant de repartir chez elle et faire son compte-rendu.

Sur le chemin du retour, Arabelle se sent particulièrement légère. Elle est fière de sa découverte. Quelle chance ! Et pour sa toute première sortie ! Elle atterrit avec autant d’agilité que possible et dignement reporte à son supérieur tout ce qu’elle a vu, senti, consigné dans son cerveau tout neuf, sur la planète Marguerite !