Huile sur toile – 30 x 30 cm – Original

Je me réveille en sursaut. Quelle heure est-il ? Bizarre, il y a bien ma table de nuit à ma droite, mais pas de réveil. Bon, tant pis. Les volets sont fermés, aucune lueur ne pointe. Je suis au beau milieu de la nuit, je peux me rendormir.

Je tourne sur le côté gauche, enfin je roule, et bien calée … Bizarre, je n’entends pas mon chat ronronner. Pourtant d’habitude, même en micro réveil, il le sent et se manifeste dans la foulée. Mais là rien. Je tends ma main pour, je ne sens pas son tout doux et sa chaleur corporelle est absente également. J’étends mes jambes, aucune résistance. C’est définitif, il n’est pas sur le lit.

Tant pis, je prends la lampe de poche dissimulée sous l’oreiller et je scanne la chambre avec le halo de lumière. Pas de Charly ! Je l’appelle en chuchotant … Rien, pas de miaulement, ni le parquet qui craque sous ses pattes. Je me lève et j’allume … rien du tout, ma lampe a tout autant disparu que mon réveil. De plus en plus bizarre. Avec, du coup, ma lampe de poche encore à ma disposition, je me dirige vers la porte de ma chambre pour partir à la recherche de mon chat.

Dingue, je ne trouve pas la porte, tout tourne autour de moi, des couleurs vives et pour certaines inconnues dansent dans la pièce. Les murs disparaissent. Mais pas d’issue possible pour autant. Et là, j’entends précisément Charly m’appeler. Je reconnaîtrais son miaulement entre mille. La tension monte de mon côté. J’essaie de le réconforter mais le cœur n’y est pas et l’intonation dans la voix hésitante et frileuse ne rassure en rien le félin. Les mains tendues en avant, j’avance vers ces couleurs incroyables, cet inconnu total.

Il me semble marcher à l’aveuglette depuis des heures, le jour s’est levé … toujours pas de Charly ! Je me retrouve entourée de végétations géantes et envahissantes. Elle m’agrippent, je me détache, je saigne. Bizarre. Je ne peux pas dire que j’ai peur mais quand même, je ne suis pas rassurée. Je suis surtout inquiète pour mon chat. Si seulement, je l’avais dans mes bras, alors plus rien ne pourrait m’atteindre. Cette force animale me manque terriblement.

Soudain, je tombe. Ce gouffre m’avait totalement échappé. Je suis maintenant allongée, je ressens le souffle de Charly au-dessus de moi, sauvée !