d’après John Johnston (1753-1818) – Still Life (1810) – Huile sur bois – 25 x 35,2 cm
Geralt de Riv arrive enfin à destination. Il aperçoit au loin les tours du château de Valençay. Il est grand temps de faire une halte pour Ablette, son fidèle destrier. Il chevauche depuis l’aube pour rejoindre une auberge du nom de Chez Babeth où il s’y passe de drôles de choses.Il est désormais à pied et tire l’étalon par la bride. Des éclats de voix le guident vers une petite ruelle à peine éclairée. Geralt s’engouffre dans ce qu’il espère ne pas être une embuscade. Il ne peut rebrousser chemin, il a un travail à accomplir. La mission et l’épuisement de son cheval ont raison de toute prudence. Après avoir précautionneusement attaché ce dernier à l’extérieur de l’établissement, il pousse la porte, tous ses sens aux aguets.
Iola l’a immédiatement remarqué. Est-ce ses cheveux blancs, ses yeux nyctalopes, son long manteau noir ? Elle ne saurait le certifier mais ce dont elle est certaine c’est que l’homme qui vient de franchir le seuil de l’auberge la fascine et l’effraye tout autant.
Geralt se dirige droit vers le comptoir, vers celui qui lui semble être le patron des lieux. Il frôle une jeune femme. Troublé, il se retourne sur son passage et la fixe étrangement. Elle rougit et manque de renverser les bocks de bières destinés à une tablée pour le moins particulière. Un savant mélange de magicien, nain, contorsionniste et mage. Assurément, il faudra qu’il passe leur poser quelques questions ensuite.
Geralt commande une bière, on lui fait signe de s’asseoir à un table située tout au fond du bar, dans le coin le plus sombre. Perplexe, il s’exécute. Ce n’est pas le moment de montrer l’étendue de ses pouvoirs. Pas avant d’avoir constaté ce qui cloche vraiment.
Iola s’approche avec la bière et pose sur le rebord de la table un bol contenant pêches et raisins. Il n’a rien demandé, il n’a même pas faim, il n’est pas là pour ça. Alors qu’il s’apprête à refuser les fruits … Un sifflement strident, un courant d’air glacé traversant de part et d’autre la pièce unique et les hurlements d’angoisse de tous les clients jusque-là joviaux, le poussent à agir sur-le-champ. Il sort son glaive en argent et se tient au centre même de ce qui parait être désormais une tornade. C’est alors que la goule montre son vrai visage. Face au Sorceleur, elle n’a aucune chance !
(Librement inspiré du livre d’Andrzej Sapkowski – Sorceleur)
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