Huile sur toile – 24 x 33 cm – Original
Il est des histoires singulières. Il est des destins fantastiques. Il est des aventures particulières. Il est des amours magnifiques.
Betty a quitté son écosse natale, une petite ville répondant au nom de Callander, non loin de Stirling. Il fait aussi froid en hiver qu’il peut y faire chaud en été. Les rhododendrons qui bordent les routes et chemins sont splendides. Un beau matin de printemps, un immense camion s’est arrêté dans la cour. Toute jeune, elle ne s’est pas affolée. Elle était tout juste intriguée par la panique qui s’était emparée des anciennes. Des meuglements stridents, des hurlements de douleur. Tout ça lui paraissait excessif. Et puis, elle a reçu un coup de bâton sur les flancs lui indiquant d’avancer vers l’ouverture béante de l’engin de fer.
Des heures et des heures, des jours même. Une chaleur étouffante, une promiscuité harassante, une soif accablante, une faim envahissante ; bref une souffrance insupportable. Et puis, un rayon de soleil, une brise légère, une ouverture des lourdes portes, un pré vert et d’autres congénères. Le voyage de Betty s’achève ainsi, en France, dans un petit village, encore plus petit que le sien, dans le Berry.
Elle sort du camion, comme un diable de sa boite. Elle n’a qu’une hâte, celle de se dégourdir les pattes. Soudain, elle se sent comme prise dans un piège. En effet, le troupeau s’est approché et l’entoure désormais. A priori, aucune agressivité excessive. De la pure curiosité. Un mâle, pas beaucoup plus grand que l’écossaise fait un pas, deux pas, puis trois pas en avant. Il est tout près d’elle. Son museau en l’air, il respire, renifle les odeurs émanant d’outre manche. Elle penche sa tête sur le côté. Ils ne se quitteront plus.
Les semaines, les mois, les années ont passé. La vie est paisible de ce côté-là de la frontière. Elle est plus douce aussi. Pas de neige, pas de grands froids. De la nourriture à volonté, des escapades chaque fois qu’un bout de clôture cède, de la joie de vivre au quotidien. Bien sûr, des copines et copains ont disparu comme par enchantement. Enfin, ils ont été emmenés dans un camion identique à celui de Betty pour ne plus jamais revenir.
Puis, par une nuit de printemps, Betty a donné naissance à son premier veau. Elle est aux anges. C’est son tout premier. C’est un garçon ! Il la suit partout.
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