Fusain, craie blanche – 19 x 29 cm – Original

Il était une fois un château fort du XIIIe siècle. Une légende digne des films d’horreur des années … hantait littéralement les murs de cette vieille bâtisse, classée monument historique.

Certains soirs, alors que les propriétaires tentaient de trouver le sommeil réparateur d’une dure journée de labeur, des ombres, identiques à des spectres, se baladaient impunément dans les couloirs. Peu d’élus avaient été témoin de ces manifestations nocturnes. Mais tous, à l’unanimité, en avait gardé des séquelles psychologiques.

Anne, une petite fille, douce et rêveuse, dont la maman n’avait pas survécu à sa naissance, avait été prisonnière de cauchemars chaque nuit depuis sa vision terrible d’une vieille femme édentée. Anne avait beau raconter cette terrifiante apparition à son papa et sa nourrice, aucun des deux, ni personne d’autres d’ailleurs, ne l’avait cru. Elle s’était donc réfugiée dans le mutisme le plus complet, une apathie la plus totale. Diagnostiquée par le médecin de famille comme dépressive chronique, elle était contrainte d’avaler une tonne de pilules aux couleurs vives et aux effets toxiques. Elle ne s’en était jamais remise et les circonstances de sa mort demeuraient un mystère. Étendue raide dans son lit aux draps blancs immaculés, baignant dans son sang rouge écarlate, Anne était désormais en paix.

Aurore, une jeune femme dont toute la famille avait brûlé vive lors d’un incendie criminel, à l’occasion d’une réception donnée dans une ville voisine, avait été retrouvée pendue dans sa chambre par un beau matin de printemps. Elle tenait un journal intime depuis de nombreuses années et sa gouvernante avait lu les quelques pages précédent la bouleversante tragédie. Elle faisait part des nombreuses visions qu’elle avait eues durant la nuit et parfois même en pleine journée. La peur avait grandie en elle jusqu’à devenir carrément insupportable.

Aliénor, jeune veuve et mère comblée de trois beaux enfants, était venue s’installer dans le château du Val, qui appartenait à la famille de son défunt mari. Les premiers mois, les premières années avaient été formidables. Le bonheur retrouvé pour cette famille touchée par le destin. Et puis, subitement, suite aux visites nocturnes successives de choses maléfiques auprès de chacun des membres habitant les lieux, la mort avait montré le bout de son nez. L’aîné des enfants avait fait une chute mortelle à cheval, le benjamin était tombé dans un puits, le cadet s’était noyé, et la mère, de désespoir, s’était ouvert les veines.