
Acrylique sur toile – 20 x 20 cm – Original
Londres, 1978. Quelque part dans une banlieue chic. Une femme quitte son domicile, une grande maison sur 4 niveaux. Elle se rend dans un pub. C’est son premier rendez-vous avec un homme qu’elle a juste croisé une semaine plus tôt alors qu’elle faisait ses courses de noël chez Liberty.
Alison a tout juste 40 ans. Elle a consacré sa vie à son travail. Son but ultime était de réussir professionnellement quoi qu’il en coûte. Pas d’enfant, pas de relations sérieuses. Seuls les chats lui ont tenu compagnie. Chaque décès lui a brisé le cœur et malgré tout elle ne parvient pas à vivre sans un compagnon tout doux.
Elle a mis un temps fou à se préparer. Elle n’a plus l’habitude, cela fait une éternité. Quand elle se regarde dans le miroir elle voit une femme qui vieillit, avec des rides au coin des yeux, des cheveux blancs ça et là. Elle opte pour un jean bleu foncé, un t-shirt blanc et une veste en daim.
Le métro est bondé. On est vendredi soir, il fait beau et plutôt doux pour un mois d’avril, alors forcément. Impossible de trouver une place assise. Il fait si chaud, elle n’en peut plus. Elle décide de sortir à la prochaine station et de continuer à pied, à l’air libre. Cet air vicié sous terre l’incommode tellement.
Une fois dehors, au bord de la tamise, Alison revit. Elle marche tranquillement dans la rue, longeant le quartier des affaires qui se vide petit à petit. Les costumes cravate et tailleurs se font rares et se dirigent à la hâte vers le métro le plus proche. Pour les plus chanceux ils vont fêter la fin de semaine autour d’un verre de vin blanc pour les femmes et d’une bière pour les hommes. Ils vont refaire le monde, faire le bilan d’une vie parfois bien trépidante.
Alison n’est plus très loin. Elle connaît bien le coin, elle y a travaillé dans sa jeunesse et même si le quartier a beaucoup changé, le plus vieux pub de Londres est demeuré identique. Elle franchit le seuil de la porte, manque de bousculer un groupe de trentenaires alcoolisés quand soudain elle l’aperçoit.
Il regarde son téléphone, elle peut le fixer librement. Sa chemise rouge se voit de loin, il a osé !
Soudain il lève la tête, la cherche du regard, l’aperçoit, lui sourit …
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