
Acrylique sur toile – 24 x 30 cm – Original
Quel drôle d’animal. Il est à la fois fascinant et terrifiant.
Le scorpion vit au chaud. Que ce soit sous les pierres, dans les déserts, dans les murs, même dans les maisons, il se mettra à son aise sur le lit, ou encore mieux sous les draps et le summum sous les couvertures ! Comme il a peur de la lumière, il se déplace, vit et se nourrit principalement la nuit jusqu’au lever du jour. Son repas est essentiellement composé de proies vivantes paralysées grâce à son venin contenu dans son aiguillon. Une solution ultime qu’il ne choisit qu’en dernier recours. En effet, il lui faut deux semaines avant de « recharger » en venin. C’est pourquoi, araignées, cloportes sont ses mets favoris, voire un autre scorpion … Il s’attaque rarement aux humains, sauf pour se défendre, par réflexe.
Le scorpion symbolise à la fois le danger, la punition mais aussi la protection. C’est curieux chez les humains, ce besoin de toujours donner à un animal une signification symbolique, qu’elle soit positive ou négative. De vouloir absolument expliquer, justifier l’existence de telle ou telle espèce.
Je suis différente.
J’ai choisi de représenter le scorpion en bleu. Le bleu, pour moi, c’est le ciel, l’infini, la liberté. Il est rattrapé, consumé par le rouille (techniquement ce pigment s’appelle de la terre de sienne brûlée). Cette couleur, à mes yeux, c’est le feu, la colère, la haine, la mort. Entre les deux, une zone grise, mélange des différents pigments de la toile.
Le scorpion tente de se sauver, de fuir toutes ses émotions négatives, quoi qu’il en coûte, même si cela veut dire sacrifier une partie de lui-même. Il préfère sa liberté même s’il ignore où cela va le mener. L’inconnu ne lui fait pas peur, il s’échappe dans l’urgence.
J’ose vous livrer quelques clés de compréhension de ce tableau. Et pourtant, au fond de moi-même, je me dis qu’il est bien présomptueux de ma part d’écrire ces quelques lignes. Libre à vous d’y voir ce que vous voulez et d’imaginer votre propre histoire. Ou de ne rien imaginer du tout et de vous laisser porter par les couleurs et le mouvement. Mon amour des mots est trop fort pour abandonner cette manie d’écrire quelque chose pour chaque tableau que je peins. On m’a souvent demandé de choisir entre l’un ou l’autre … Mais c’est moi qui décide !
Leave a Reply