Acrylique sur toile – 20 x 20 cm – Original

Les animaux tiennent une place très particulière dans mon cœur, dans ma vie. Ils sont ma vie. Je continue cette trilogie artistique avec les reptiles.

Ces animaux au sang froid, au sens propre comme au sens figuré, à la fois me fascinent et me terrorisent. Leurs yeux sont incroyablement terrifiants, leur rapidité de déplacement stupéfiante. Ils guettent leur proie patiemment dans leur coin et ratent rarement leur cible.

Dans ce tableau, une cascade, un cactus entourent subrepticement le serpent et le crocodile. Beaucoup d’histoires sont possibles en regardant ce tableau. Je n’ai que l’embarras du choix. Et finalement c’est presque trop !

Imaginons un combat à mort entre les deux espèces rivales. Elles se disputent un plan d’eau particulièrement recherché. L’emplacement idéal pour la sieste, à la fois à l’ombre et au soleil. Plein sud, très convoité vraisemblablement. Alors que le crocodile s’y dirige nonchalamment, l’air absent, tranquille, le serpent, quant à lui, qui le surveille depuis le lever du soleil tapi dans l’herbe, glisse habilement et rapidement pour lui couper la route.

Le crocodile, soudain, voit une ombre et quelques brins d’herbe bouger. Sur le qui-vive, il s’arrête et s’apprête à …Mais il n’a pas le temps d’anticiper quoi que ce soit, le serpent se jette sur lui et l’entoure. Son objectif immédiat est de l’étouffer. Va t-il y arriver ?

La tâche est ardue. Il n’est plus tout jeune. Le serpent est dans la force de l’âge. Et, au bout de quelques minutes, qui semblent une éternité pour la victime, le tour est joué. Le crocodile gît la gueule ouverte, l’œil vitreux. Il est toujours aussi effrayant. Le serpent exulte. Il a gagné haut la main un nouveau petit bout de territoire.

Mais quel beau symbole le vainqueur de ce combat incarne. En effet, il est associé à la transformation et à la guérison. La nature est cruelle aussi. Ils auraient pu vivre à côté l’un de l’autre. La vie, parfois, réserve des surprises.

Quelques jours plus tard, alors que le serpent profite des premiers rayons du soleil du mois d’avril, quelle n’est pas sa stupéfaction lorsqu’il voit s’avancer vers lui, tout timidement, un tout jeune crocodile, très certainement un membre de la famille du défunt. Pris de remords, le serpent lui laisse une petite place à ses côtés. Il se frotte délicatement à lui pour lui témoigner toute sa sympathie non feinte.